Historique

Premiers utilisateurs du territoire

À part les Abénakis-Etchemins qui y chassaient l’été, les premiers utilisateurs du territoire ont été ceux qui ont construit le chemin des Anglais, à la suite de la signature du traité Webster-Ashburton en 1842. Cette route permettrait aux équipes d’arpenteurs canadiens et américains de se rendre jusqu’au lac Frontière (appelé alors le lac des Anglais) pour faire le bornage de la frontière. Elle a servi également aux compagnies qui exploitaient la richesse forestière de Montmagny-Sud.

Premiers colons

C’est la politique de colonisation du gouvernement, développée dans le but d’arrêter l’exode des Québécois vers les États-Unis, qui a entraîné les premières tentatives de colonisation sur le territoire. Dans les années 1870, la Société de Colonisation n0 1 avait déjà commencé le défrichement des lots qui se trouvent maintenant au cœur du village de Saint-Fabien. Malgré la construction de trois granges, d’après l’abbé Wilfrid Roy, la société n’a pas attiré de colons, mais le défrichement était amorcé. Le gouvernement a repris ces lots et les a concédés plus tard à ceux qui fonderaient le village.

Les premiers colons sont arrivés de l’ouest et se sont installés sur les meilleures terres agricoles à l’ouest du village actuel, probablement dans les années 1880. Le village a commencé à prendre forme dans les années 1890, quand plusieurs colons ont obtenu leurs lettres patentes pour des terrains situés sur le site du village. En 1895, les colons ont ouvert la première école et demandé à l’archevêque de Québec d’ériger une paroisse dans le canton Panet. C’est en 1904 que les paroissiens ont construit leur chapelle et accueilli leur premier curé, M. Joseph Lessard de Saint-Ephrem-de Tring. D’autres habitants de Saint-Ephrem sont venus se joindre à ceux de Buckland, de Saint-Paul et de Saint-Pierre avec le résultat que la population de la nouvelle paroisse a crû rapidement dans ces premières années. En 1910, la chapelle a été déplacée vers l’est pour faire place à la nouvelle église. Pendant ce temps, la population se déplaçait tranquillement vers l’est, toujours à la recherche de terres plus productives.

Activités de l’époque

Des industriels du Nouveau-Brunswick ont acheté des limites à bois sur le territoire et faisaient le flottage jusqu’à Fredericton à partir de 1895. Malgré la bonne évaluation des terres réalisée en 1860-1861 par le premier arpenteur, François Têtu, l’agriculture s’est avérée très difficile dans les cantons Rolette et Panet. Les colons ont été obligés de partir travailler dans les chantiers du Maine afin de gagner de l’argent sonnant pour joindre les deux bouts. Sur leurs fermes, ils continuaient à abattre des arbres dans le but d’augmenter la superficie cultivable et ce bois est devenu l’objet d’une petite industrie de transformation à partir de 1908.En tout, au moins six moulins à scie produisaient des planches et des madriers, rendant possible la construction de maisons plus raffinées.

Les fermes produisaient assez de lait pour approvisionner deux fromageries en 1913. Dans les années 1930, les colons utilisaient le bois dur pour produire deux sortes de charbon dans les fours : l’une pour le chauffage et l’autre pour la nourriture des volailles.

Incorporation municipale et développement du village

Jusqu’en 1906, les colons des cantons Rolette et Panet payaient leur taxe au conseil de Montminy. En juillet 1907, les électeurs de la paroisse de Saint-Fabien ont choisi leur premier conseil municipal dont le maire, M. Alphonse Brisson. L’une des premières préoccupations du nouveau conseil a été la construction de routes.

La décision de construire le village sur un sommet des Appalaches a apporté des contraintes dans la distribution de l’eau. La source étant en bas de la côte, des habitants prenaient de l’eau en bas pour la fournir aux autres qui demeuraient dans le village. Vers 1943, un engin hydraulique, des tuyaux conducteurs et un réservoir ont été installés pour desservir le village. La Municipalité a éventuellement acquis la source ainsi que les équipements.

Un incendie est venu détruire une boutique de fabrication de portes et fenêtres, un restaurant, un magasin général, un garage, une résidence et la grange de la Fabrique, tous au sud de la rue Principale, en juillet 1948. Peu après, en 1948-1949, l’électricité a atteint le village de Saint-Fabien. C’est à ce moment-là que M. Théophile Bélanger a découvert un gisement de nickel dans le Rang 6 du canton Rolette, à deux milles à l’ouest du village. La compagnie Eastern Metals y a fait des sondages et des échantillonnages pendant six ans, de 1951 à 1957, apportant une ère de prospérité que le village n’avait jamais connue. La population a alors atteint 1 654, son plus haut niveau, mais à la suite de la fermeture de la mine, elle a chuté pendant une période de 20 ans avant de se stabiliser vers 1976.

Dernière décennie

CLSCDepuis l’installation du CLSC Antoine-Rivard en 1977, Saint-Fabien-de-Panet est devenue un centre de services sociocommunautaires pour Montmagny-Sud. Le village offre en 1988 un Centre d’accueil pour personnes âgées, une piscine, des services de câblodistribution et une agora pour des spectacles extérieurs.

Le CLSC occupe maintenant un bâtiment moderne, construit pour répondre à ses besoins et pour mieux desservir la région. L’ancien réservoir d’eau, construit en 1943, a été rénové pour accueillir la bibliothèque municipale, le bureau du journal communautaire et des expositions.